Source:Biocodex Microbiota Institute.


Le contenu éducatif de cet article, élaboré en collaboration avec Biocodex Microbiota Institute, a été développé et approuvé de manière indépendante par l’équipe de publication et le comité de rédaction de GMFH.


Le microbiote intestinal, les quelque 39 000 milliards de bactéries et autres microorganismes qui vivent dans le tube digestif, participe à notre santé en digérant les aliments, en luttant contre les agents pathogènes et en décomposant les composés alimentaires potentiellement toxiques.

Voici les résultats d’un sondage international* au cours duquel il a été demandé à 6 500 personnes dans le monde ce qu’elles savaient sur « le microbiote, son rôle sur la santé et la validité scientifique des actions pour en prendre soin ».

 

🔴Seule une personne sur cinq connaît la signification du terme « microbiome »

Vu l’augmentation considérable du nombre de publications scientifiques sur le microbiome, 64 % des personnes ont déjà entendu parler du « microbiome », cependant les personnes semblent mieux connaître l’ancien terme « flore » malgré son inexactitude. Seule une personne sur cinq (21 %) sait exactement ce qu’est le microbiome

Le terme « microbiome » désigne l’ensemble de l’habitat, y compris les microorganismes, leurs génomes et les conditions environnementales. Pour être précis, ce terme doit spécifier son emplacement ; par exemple, le « microbiome intestinal » fait référence au tractus intestinal. Parmi tous les microbiotes de notre corps, le microbiote intestinal est le mieux connu, alors que les microbiotes oral, vaginal et cutané le sont beaucoup moins.

L’enquête a également révélé que seule une personne sur quatre (28 %) a entendu parler de « dysbiose » et que les causes et les conséquences d’un microbiome perturbé restent peu connues. Par exemple, 58 % des personnes sondées ne savaient pas que des maladies neurologiques, telles que la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et l’autisme, pouvaient être associées au microbiome intestinal.

« Les termes anciens et poétiques de flore intestinale ou de microflore renvoient à l’ancienne classification des « animalcules » au sein des plantes. Avec l’amélioration des outils de caractérisation des écosystèmes microbiens et l’affinement de la classification, on parle désormais de microbiote pour désigner une communauté de microbes, et de microbiome pour désigner le système écologique global (biome) ». Joël Doré, chercheur en écologie microbienne intestinale et directeur de recherche à l’INRAE.

 

🔴La moitié des personnes adoptent des gestes quotidiens pour prévenir la dysbiose

La plupart des personnes savaient que le microbiome joue un rôle important dans l’équilibre du système immunitaire et qu’un microbiome déséquilibré peut avoir des conséquences sur la santé. Concernant les actions entreprises pour prendre soin du microbiome, seuls 57 % des sondés ont déjà adopté des comportements spécifiques pour réduire le risque d’avoir un microbiome déséquilibré.

La plupart des participants savaient que l’alimentation et les antibiotiques ont un impact profond sur le microbiome intestinal. Si 62 % des personnes sondées savaient que la prise de probiotiques peut contribuer à préserver la santé du microbiome, la moitié d’entre elles n’avaient aucune idée de ce que sont les probiotiques et les prébiotiques.

En outre, 35 % des femmes ont estimé que la pratique régulière de douches vaginales contribue au maintien d’un microbiome sain, alors que nous savons que les douches vaginales peuvent provoquer une dysbiose vaginale et prédisposer les femmes aux infections de l’appareil génito-urinaire.

« Des démonstrations scientifiques rigoureuses fondées sur des essais cliniques bien conçus prouvent que seuls quelques probiotiques seraient bons pour la santé. Les bénéfices sont liés à la (aux) souche(s) de probiotique et à une maladie ou à des symptômes donnés. De plus, des travaux récents ont indiqué que le microbiome de base d’une personne peut avoir une influence sur les bénéfices fonctionnels potentiels que l’on peut attendre d’un complément probiotique en particulier. Associés à la nutrition tout entière, les probiotiques et les prébiotiques pourraient également avoir des vertus préventives dans de nombreux contextes, et nos espoirs devraient se porter sur l’obtention de démonstrations scientifiques solides et sur une diffusion adéquate de ces preuves auprès des professionnels de santé. » Joël Doré, chercheur en écologie microbienne intestinale et directeur de recherche à l’INRAE.

 

🔴Les professionnels de santé sont les piliers de la transmission de la science du microbiote aux patients.

Alors que dans le domaine complexe du microbiome les personnes s’informent auprès de différentes sources, les professionnels de santé constituent les médiateurs clés entre les études scientifiques et les patients. Ainsi, deux personnes sur cinq (44 %) ont été informées par leur professionnel de santé des bons comportements à adopter pour préserver l’équilibre de leur microbiome, alors que seulement une personne sur trois a été informée par son professionnel de santé que les antibiotiques peuvent perturber le microbiome. Les médecins référents, les gastro-entérologues et les diététiciens sont les principaux professionnels de santé à fournir des informations sur le microbiome.

Globalement, ces résultats expliquent que 95 % des personnes ayant reçu des informations de la part de leur professionnel de santé ont adopté des comportements pour préserver l’équilibre de leur microbiome, contre 57 % pour l’ensemble des personnes sondées.

« La science du microbiome avance à grands pas et les professionnels de santé jouent un rôle clé dans la saisie, l’évaluation et l’interprétation des résultats scientifiques qui documentent les bénéfices d’une bonne gestion de la santé du microbiome par des choix nutritionnels et des compléments adaptés. Les sociétés et organisations médicales contribuent également à garantir le niveau de preuve fourni par les études scientifiques ». Joël Doré, chercheur en écologie microbienne intestinale et directeur de recherche à l’INRAE.

 

🔴Les personnes âgées sont les moins bien informées sur la science du microbiome

L’enquête a révélé que l’âge détermine en grande partie notre connaissance du microbiome. Par exemple, alors que 66 % des parents ont adopté des pratiques pour maintenir un microbiome équilibré, ce n’est le cas que de 50 % des personnes âgées.

Dans l’ensemble, les adultes de 25 à 44 ans, en particulier les parents, constituent la classe d’âge qui connaît le mieux le microbiome et le terme de dysbiose, sachant que le terme « dysbiose » reste vague puisque les chercheurs ne savent toujours pas précisément ce qu’est un microbiome sain ou normal.

En revanche, 26 % des personnes âgées ont reçu des informations au sujet du microbiome et de son rôle sur la santé et la maladie par des professionnels de santé. Il est également surprenant de constater que près d’une femme sur deux ne savait pas ce que l’on entend par microbiome vaginal malgré son importance pour la santé générale des femmes.

La France, l’Espagne et le Mexique sont les pays qui connaissent le mieux le terme « microbiome », tandis que l’Amérique latine et la Chine sont les pays qui sont le plus familiarisés avec chaque microbiome du corps humain. Les Brésiliens sont ceux qui ont une meilleure connaissance du microbiome avec une adoption par 64 % des personnes concernées de comportements visant à préserver la santé de leur microbiome, contre 47 % des Français et des Américains.

« Il est intrigant de constater que la connaissance des termes liés au domaine du microbiome est encore loin d’être parfaite, mais il est intéressant de percevoir qu’il existe une prise de conscience croissante de l’importance de prendre soin de la santé de son microbiome pour favoriser sa santé et son bien-être en général. Nous sommes des êtres microbiens et il faut savoir que prendre soin de son microbiome revient à prendre soin de la planète. Par conséquent, nous ne pouvons qu’espérer que les professionnels de santé y seront plus sensibilisés et que la population en général en sera plus consciente ». Joël Doré, chercheur en écologie microbienne intestinale et directeur de recherche à l’INRAE.

 

Remarques finales

  • Parmi les personnes qui ont déjà entendu parler du microbiome, seule une sur cinq sait exactement de quoi il s’agit.
  • Les personnes connaissent les actions pour équilibrer leur microbiome et six personnes sur 10 savent que la prise de probiotiques peut contribuer à la santé du microbiome.
  • Les personnes informées par leur professionnel de santé ont adopté des comportements visant à limiter le risque d’avoir un microbiome déséquilibré.
  • L’âge et le pays d’origine influencent le niveau d’information sur le microbiome, les adultes plus âgés étant les moins bien informés et les Brésiliens étant ceux qui ont d’ores et déjà le plus adopté un comportement spécifique pour conserver un microbiome équilibré.

 

* Dans le cadre de l’Observatoire international des microbiotes mis en place par Biocodex Microbiota Institute et Ipsos, 6 500 personnes de 7 pays (États-Unis, Brésil, Mexique, France, Portugal, Espagne et Chine) ont répondu à une enquête en ligne afin d’évaluer leur niveau de sensibilisation et les informations adéquates auxquelles elles sont exposées concernant le microbiome et les actions pour en prendre soin.

 

Références :

The International Microbiota Observatory. Biocodex Microbiota Institute and IPSOS, 2023. Disponible : https://www.biocodexmicrobiotainstitute.com/en/international-microbiota-observatory