L’année qui est sur le point de s’achever s’est révélée spécialement riche en ce qui concerne les recherches sur les bactéries présentes dans notre organisme. Des États-Unis jusqu’en Asie, en passant par l’Europe, de nombreuses équipes de scientifiques se sont penchées sur le sujet, s’efforçant de découvrir la nature de la relation du microbiote avec la santé, le comportement, certaines maladies ou l’alimentation. Et à vrai dire, à mesure que les recherches avancent, les implications potentielles des bactéries intestinales dans notre bienêtre semblent se multiplier.
Cette année, par exemple, les scientifiques ont analysé les interactions entre le microbiote et diverses pathologies telles que le cancer et l’autisme, ce qui pourrait conduire à la découverte de nouvelles façons de combattre ces affections à l’avenir. Les recherches ont aussi montré que le microbiote intestinal aurait une influence sur notre comportement. En effet, la dépression et l’anxiété pourraient toutes deux être liées aux altérations dans la composition du microbiote intestinal.
À la lumière des nouvelles études révélant la relation entre l’alimentation et le microbiote, la phrase « nous sommes ce que nous mangeons » prend toute son ampleur. Des experts en nutrition et des gastroentérologues du monde entier s’accordent à admettre que la composition et les fonctions de la communauté bactérienne intestinale peuvent être modifiées par les aliments ingérés. Il a été prouvé, entre autres, que les aliments riches en fibre, tels que les fruits et les légumes, tendent à augmenter la diversité bactérienne, tandis que la consommation excessive de viande rouge ou transformée peut modifier la composition du microbiote, favorisant ainsi l’apparition de maladies cardiaques.
Mais l’alimentation ne constitue pas le seul facteur à agir sur la composition du microbiote. En effet, celle-ci varie aussi en fonction de l’âge, du sexe et de l’activité physique de la personne. Des chercheurs participant à l’American Gut Project ont récemment divulgué des données appartenant à des milliers d’individus qui indiquent que les bactéries digestives d’un omnivore diffèrent de celles d’un végétarien. Ces données confirment aussi que la pratique d’une activité physique et son intensité peuvent s’avérer déterminantes pour la composition du microbiote intestinal.
D’autre part, les médicaments ingérés influencent aussi la composition microbienne de l’intestin. Une étude espagnole publiée dans la revue Gut a montré que les traitements antibiotiques provoquaient une diminution de la diversité du microbiote intestinal, qui atteint son niveau le plus bas onze jours après avoir entamé la thérapie. En outre, ces derniers mois nous avons été témoins du vif intérêt suscité par les transplantations de microbiote suite, notamment, à la découverte de leur efficacité pour traiter les patients souffrant d’infections récurrentes à Clostridium difficile par des chercheurs américains.
Au vu de ces recherches, il est logique de conclure que nous assistons à une transition de l’« ère du génome » vers ce que nous pourrions surnommer l’« ère du microbiome ». De plus, l’attention portée à ce domaine semble continuer à s’amplifier avec le temps, et nous sommes persuadés que les informations à propos des bactéries avec lesquelles nous cohabitons continueront à nous parvenir en nombre au cours des douze prochains mois. De fait, la Journée mondiale de la Santé digestive de l’Organisation mondiale de gastroentérologie 2014 sera consacrée à ce sujet, sous le titre : « Le microbiote intestinal : un facteur important dans la santé et les maladies ».
De notre blog, nous continuerons à vous tenir au courant des nouveautés et de toutes les informations nous permettant de mieux connaitre la grande communauté bactérienne qui peuple nos intestins.
Nous vous souhaitons une bonne année 2014 !