Nous avons déjà expliqué que l’ensemble des bactéries présentes dans notre système digestif, le microbiote intestinal, joue un rôle essentiel dans la bonne santé des personnes. Parmi d’autres fonctions, cet « organe », tel que le définissent certains scientifiques, assure en grande partie la défense de notre organisme.

Une équipe de chercheurs de l’Université de Californie, à San Francisco (États-Unis), a constaté récemment qu’une infection au VIH modifie considérablement l’équilibre du microbiote intestinal, en fragilisant le système immunitaire et en favorisant la progression de la maladie. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine.

Ces recherches ont permis d’observer que le microbiote intestinal des personnes infectées et ayant été traitées présente une prolifération de certaines bactéries potentiellement nuisibles (telles que Pseudomonas, Salmonelle, E. coli et Staphylocoque) que l’on retrouve dans des proportions très inférieures chez les sujets sains. Par ailleurs, les changements dans la composition et l’équilibre du microbiote pourraient, selon les chercheurs, affaiblir la fonction de barrière exercée par l’intestin, provoquant ainsi des processus inflammatoires favorisant la progression de la maladie.

Les experts considèrent que la manipulation des populations bactériennes pourrait s’avérer comme une technique prometteuse pour lutter contre le VIH, proposant de combattre les altérations du microbiote au moyen d’une recolonisation.

Bien que de nombreuses inconnues subsistent encore, il s’agit à notre avis d’excellentes nouvelles pour l’avancement des connaissances sur le VIH et son évolution. Si ce sujet vous passionne autant que nous, nous vous encourageons à regarder la vidéo suivante, qui explique de façon claire et accessible les principales conclusions de l’étude [anglais]: